4 ) Mémoires d’un cœur funambule

 

Lien vers l’INTERVIEW

Ecoute-moi …

D’un livre, je ferai jaillir un jardin extraordinaire, des fleurs, des papillons, du ciel bleu.

Je t’offrirai quelques instants de bonheur dans le silence de la lecture, comme un voyage inattendu et puis un peu de paix, des rires d’enfants, beaucoup d’amour et ma présence, discrète, à tes côtés.

J’écrirai pour toi des chemins enchantés où l’herbe folle épouse les oiseaux, où les nuages ne pleurent jamais. Je te chanterai l’âme des violons, les accents des guitares, une mélodie du bonheur à fleur de jour, à fleur d’espoir.

Je te dirai « je t’aime » dans la course d’un torrent. J’éclabousserai tes peines de mes joies et j’allumerai un feu de camp pour éclairer tes nuits.

 Au hasard de mes lignes je te guiderai vers la lumière.

Prends ma main et suis-moi.

Et un jour je rentrerai à jamais  dans ta mémoire …

Annie K. Barbier

 

Je suis amoureux fou de vous…

Quelques lignes griffonnées au dos d’une partition .. au lendemain d’une rencontre et elle lui répondait..

Je sais, je sais disait-elle, tu voudrais déjà tout savoir, qui je suis, d’où je viens, où je vais.. Je ne peux pas te répondre, enfin pas sur tout. Parce que je n’ai pas non plus toutes les réponses, pas celles que tu espères en tous cas. Je suis une fille de nulle part, une femme en devenir, perdue aux chemins troublants de l’avenir. Il y a tant de portes à franchir. Il me faut du temps..Tu sais le temps, celui qui s’enfuit « Fugit irreparabile tempus ». Mon coeur bat aujourd’hui juste pour toi .. mais demain ? 
Le temps nous sera-t-il bienveillant ou sera-t-il assassin ? Je ne peux pas prendre ta main, non pas tout de suite..Il y a trop d’amants qui se sont perdus aux routes de l’incertitude, des valets de coeurs qui sont devenus des pierrots fous. Leurs larmes marquent leur visage et moi j’ai juste envie de te voir sourire encore et encore ! 
Alors…. je pars, mais je reviendrais un jour.. Et peut-être m’aimeras-tu encore .. Qui sait ? Nous inscrirons alors aux pierres du chemin tous les mots d’amour qu’on n’aura pas dit, comme ça tout simplement. Et ce jour là, je n’aurai plus peur du temps qui passe.. Oui, ne m’oublie pas…

Et le temps fut assassin ..

Annie Kubasiak-Barbier

Mémoires d’un coeur funambule

Mémoires d’un coeur funambule (EXTRAIT)

Ici tout me parle de toi …

Chaque pierre du chemin, le ballet des herbes folles, un oiseau de passage, enfin tout et à chaque heure qui sonne au clocher d’à côté. Le vent chante tes mots, l’air que je respire est imprégné de toi, mes mains se posent où se posèrent les tiennes autrefois, mes pas se mêlent aux tiens à peine effacés par les années perdues.


Je n’ai plus d’âge, juste un passé qui déborde toujours sur demain. Tu me précèdes ou tu me suis mais tu n’es plus jamais à côté. Comme ça me manque ta main dans la mienne, ton souffle dans mon cou. Je suis retournée à la vieille chapelle là ou tu m’avais offert en riant un jonc d’or dans un écrin rouge passion. Elle aussi s’écroule avec le temps qui passe. Dans le cimetière voisin, il me reste une pierre où s’inscrit ton nom. C’est drôle parce que juste devant une petite fleur fragile a poussé on ne sait comment ou on ne sait pourquoi, comme le signe d’un ailleurs inaccessible. Je l’ai dégagée des hautes herbes, caressée de ma main et je suis repartie sur le sentier qui longe la mer.


J’y reviens chaque année mon amour. Je sais que tu n’iras jamais plus loin que ce bout d’île sauvage et torturé. Je repartirai ce soir avec le vieux pêcheur qui m’a prise à son bord pour me mener ici encore une fois et, arrivée sur la plage des Demoiselles, je me retournerai pour te dire au revoir en soufflant un baiser au creux de mes mains. Alors dans le ciel bleu de ce dernier jour d’été, un nuage blanc passera. Ce sera l’heure de reprendre le bateau de Gaëtan. Et là, sur le pont, il me laissera tenir le gouvernail comme à chaque fois et nous filerons vers la côte.

Je reviendrai l’an prochain. 


Annie Kubasiak-Barbier

 

Parfum fugace au temps qui passe …

C’est fou comme ça vous emmène en voyage les odeurs, ça ravive vos souvenirs, ça vous fait voyager sans bagages.


A plein nez ….J’ai retrouvé mes vingt ans au large de Corfou, une balade incroyable dans un marché aux épices et bu à pleines gorgées le vin parfumé de cannelle que préparait Maeva.
Au bout de l’allée j’ai revu Jeanne cueillir des fraises et sortir du four une tarte tiède à l’abricot. Friandise olfactive ..


Ce soir, en fermant les yeux, j’ai retrouvé au creux de quelques pétales flétris dans un livre, mon amoureux d’autrefois Pour quelques effluves, je lui ai rendu la vie en un instant d’éternité.
Le ciel était plombé. Une première goutte de pluie s’est écrasée au sol puis une autre et une autre, telles des larmes libératrices d’un trop lourd chagrin et de la terre mouillée est montée un parfum d’ailleurs.
Qu’importe les chemins que j’emprunterai, qu’importe le temps qu’il fera demain, il y aura toujours dans l’air une senteur qui me rendra mes amours perdues et qui raccrochera au chariot de mes rêves mon esprit funambule 


Le souvenir c’est un exercice de haute voltige avec ses risques et ses ivresses et ce soir je suis saoule des parfums d’autrefois.

Annie K. Barbier